Recueil de poésie
Quoi de mieux qu’un portrait Chinois pour me présenter ? Je vous en propose quelques extraits : Si j’étais un animal, je camperais l’hippocampe trottant paisiblement à travers les champs de coraux. Si j’étais une boisson, je serais une eau, pétillante quand le soleil se lève, plate quand il se couche. Si j’étais un fruit, je me défendrais d’être une pomme. Si j’étais un adjectif, ce serait facile et tout serait plus simple. Si j’étais une écriture, elle serait déliée et suivrait toujours la même ligne, droite et libre. Si j’étais un livre, je serais ouvert dès les premières lueurs de l’aube et entrebâillé à la tombée de la nuit. Si j’étais une faute d’orthographe, par correction, j’essaierais de passer inaperçue. Si j’étais un bijou, je serais bien sûr un solitaire à la recherche d’une alliance. Si j’étais un moyen de transport, je serais sans doute barge, cinglée de part en part par les roulis de la houle. Si j’étais une photo, je serais effacée, abimée, déchirée. Un ruban adhésif en guise de pansement pour tenter de recoller les morceaux. Si j’étais un sentiment, j’ai l’impression qu’il serait partagé. Si j’étais un geste, ce serait un clin d’œil offert comme un appel de phare, une balise, une bouée, pour ouvrir au passant le meilleur des chemins. Si j’étais une profession, je serais danseur étoile. Ainsi la plante de mes pieds rimerait indéfiniment avec la voute céleste.